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enfants, qu'il m'arriva de tuer un homme dans un moment de colère, et je n'oublierai jamais la figure pâle, effarée, qu'il tourna vers moi par-dessus son épaule avant de tomber.

Un autre me prit corps à corps avant que j'eusse dégagé mon arme, mais je l'écartai violemment de ma main gauche, puis j'abattis sur sa tête le plat de mon épée, et je l'étendis sans connaissance sur le pavé.

Dieu le sait, je n'avais nul désir d'ôter la vie à ces fanatiques égarés, ignorants, mais la nôtre était en jeu.

Un homme des marais, qui avait plutôt l'air d'une bête sauvage velue que d'un être humain, s'élança au dessus de mon arme et me saisit par les genoux pendant qu'un autre abattait son fléau sur mon casque, d'où le coup glissa sur mon épaule.

Un troisième me porta un coup de pique et m'atteignit à la cuisse, mais d'un coup je tranchai son arme en deux, et d'un autre je lui fendis la tête.

À cette vue, l'homme au fléau recula.

Une violente ruade me délivra de la créature sans armes, aux apparences simiesques, qui était à mes pieds, si bien que je me trouvai débarrassé de mes adversaires, sans avoir souffert de la rencontre, si ce n'est une égratignure à la cuisse et une certaine raideur dans le cou et l'épaule.