Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/301

Cette page n’a pas encore été corrigée

Si je suis mandé à l'arrière cette nuit même par le Suprême Lord grand amiral en chef, je ne crains pas qu'il me fasse mettre aux fers, car bien que je ne sois qu'un pauvre homme de marin, j'ai trouvé dans ce livre-ci une promesse, et je n'ai point peur que _Lui_ ne la tienne pas.

Mon père passa quelques heures avec le vieillard et fit de son mieux pour le réconforter et l'aider, car il était évident qu'il baissait rapidement.

Lorsque enfin il le quitta, le laissant avec sa fidèle épouse près de lui, il saisit la main brune, mais amaigrie, qui gisait sur les couvertures.

-Je vous reverrai, dit-il.

-Oui, sous la latitude du ciel, répondit le marin agonisant.

Son pressentiment était juste, car aux premières heures du matin, sa femme se penchant sur lui, vit un beau sourire sur sa figure tannée, bronzée par les coups de mer.

Se soulevant sur son oreiller, il porta la main à une mèche de son front, selon l'usage des marins, puis il retomba lentement, paisiblement dans le long sommeil d'où l'on se réveille quand la nuit cesse d'exister.

Vous me demanderez sans doute ce qu'il advint d'Hector Marot et de l'étrange cargaison qui avait mis à la voile du port de Poole.

On n'entendit jamais parler d'eux, à moins qu'on applique à leur destinée un