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eh bien nous y entrerons, quand même fauconneaux et sacres seraient aussi nombreux que les pavés des rues.

-Oui, oui, en route pour Bristol! Dieu avec nous! crièrent avec ardeur plusieurs Puritains.

-Mais c'est folie, sottise, le comble de la sottise! dit Buyse, éclatant avec violence. Vous avez l'occasion et vous ne voulez pas la saisir. Maintenant l'occasion est partie et vous voilà tous pressés de partir. Il y a là une armée forte, autant que je puis en juger, de cinq mille hommes sur la rive droite de la rivière. Nous sommes du mauvais côté et cependant vous parlez de la passer et d'assiéger Bristol sans pièces de siège, sans bêches, et avec ces forces sur nos derrières. La ville se rendra-t-elle, alors qu'elle peut voir du haut de ses remparts l'avant-garde de l'armée qui vient à son secours? Est-ce que cela nous aidera à combattre l'ennemi, que de le faire dans le voisinage d'une place forte, d'où la cavalerie et l'infanterie peuvent sortir pour faire une attaque sur notre flanc? Je le répète, c'est de la folie.

Ce que disait le guerrier allemand était d'une vérité si évidente que les fanatiques eux-mêmes furent réduits au silence.

Au loin dans l'est, de longues lignes d'acier brillaient, et les taches rouges, qu'on voyait sur les hauteurs vertes, étaient des arguments que les plus téméraires ne pouvaient dédaigner.