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-En effet, c'est un plan bien conçu, dis-je. C'est malheureux, Saxon, qu'avec votre ingéniosité, votre esprit inventif, vous n'ayez pas un champ d'action honorable. Vous êtes, je le sais bien, aussi capable de commander des armées, d'organiser des campagnes qu'aucun de ceux qui jamais portèrent une épée.

-Regardez par-là, dit tout bas Saxon, en me saisissant par le bras. Voyez-vous l'endroit que la lune éclaire, à côté de l'écoutille. N'apercevez-vous pas cet homme de petite taille, trapu, qui est debout, seul perdu dans ses pensées, la tête inclinée sur sa poitrine? C'est Marot.

Je vous l'affirme, si j'étais le capitaine Pogram, j'aimerais mieux avoir pour premier lieutenant, pour camarade de lit le diable en personne, cornes, sabots, et queue, plutôt que d'avoir cet homme, à bord de mon navire. Vous n'avez pas de sujet de vous tourmenter en ce qui regarde les prisonniers, Micah. Leur avenir est décidé.

-Alors, Saxon, répondis-je, il ne me reste plus qu'à vous remercier et à accepter ces moyens de salut que vous avez mis à ma portée.

-Voilà qui est parler en homme, dit-il. Y a-t-il encore autre chose que je puisse faire pour vous en Angleterre? Et pourtant, par la Messe, il pourrait bien se faire que je n'y reste pas bien longtemps, car, à ce que j'ai appris, on doit me confier le commandement d'une expéditio