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-Une duchesse s'en contenterait, par ma foi, s'écria le capitaine. Regardez-moi celui-ci, Jim. Regardez-moi ses grandes mains: il pourrait travailler des années dans les rizières, avant que les crabes de terre viennent le dévorer.

-Oui, nous aurons une belle vente aux enchères chez les colons pour cet assortiment. Par Dieu! Capitaine, vous avez fait là une fameuse affaire. Morbleu, vous avez roulé ces gens de Londres de la belle manière.

-Qu'est-ce que cela? hurla le capitaine. En voici un qui n'a pas touché à sa ration? Ah! ça, mon homme, est-ce que vous auriez l'estomac trop délicat pour manger ce que d'autres ont trouvé bon, qui valaient mieux que vous.

-Je n'ai pas le coeur à manger, monsieur, répondit le prisonnier.

-Eh quoi! Se permettrait-on des caprices, des fantaisies? Prétendez-vous trier, choisir? Je vous le dis, mon homme, vous m'appartenez corps et âme. Je vous ai payé dix belles pièces, et maintenant il faut que je m'entende dire que vous ne voulez pas manger. Mettez-vous à la besogne à l'instant, capricieux coquin, où je vous fais passer à l'estrapade.

-En voici un autre qui reste continuellement la tête penchée sur la poitrine, sans entrain, sans vie.

-Chien de révolté, d'entêté, cria le capitaine, de quoi vous plaignez-vous? Pourquoi faites-vous