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vîmes apparaître les vergues et les agrès des navires dans le Port de Poole.

Au bout d'une autre heure, nous descendîmes le sentier ardu et rocailleux qui mène à la ville.

Là nous fûmes rangés sur le quai en face du brick au large pont, aux lourdes manoeuvres qui était destiné à nous conduire vers l'esclavage.

Pendant toute cette marche, nous fûmes traités avec la plus grande bonté par le menu peuple.

Il accourait de tous ces cottages avec des fruits et du lait qu'ils partageaient entre nous.

Dans d'autres endroits, des ministres dissidents risquèrent leur vie en venant se poster sur les bords de la route, pour nous bénir au passage, sous les grossières plaisanteries et les jurons des soldats.

Nous montâmes à bord et fûmes menés dans la cale par le lieutenant du navire, un grand marin à figure rouge, aux oreilles ornées d'anneaux, pendant que le capitaine, debout sur la poupe, les jambes écartées, la pipe à la bouche, nous vérifiait l'un après l'autre au moyen d'une liste qu'il tenait à la main.

Quand il vit de près la construction solide et l'air de santé rustique des paysans, que n'avait pu entamer même leur longue captivité, ses yeux pétillèrent et il frotta de plaisir ses grosses mains rouges.

-Conduisez-les en bas, Jim, ne cessait-il de