Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/238

Cette page n’a pas encore été corrigée

e retenu sur sa couchette par sa blessure, mais il est bien traité.

Le major Ogilvy me dit qu'il a si bien parlé pour lui qu'il a toutes les chances possibles d'obtenir son acquittement, d'autant plus sûrement qu'il n'était pas présent à la bataille.

Vous auriez, à son avis, de plus grandes chances d'être amnistié si vous aviez combattu moins vaillamment, mais vous vous êtes signalé comme un homme dangereux, surtout parce que vous vous êtes concilié l'affection de bien des gens du petit peuple parmi les rebelles.

Le bon vieux marin resta avec moi jusqu'à une heure avancée de la nuit, à écouter le récit de mes aventures, et à me conter à son tour les naïfs commérages du village, qui intéressent le voyageur lointain plus que ne saurait le faire la naissance et la chute des empires.

Avant de me quitter, il tira de sa bourse une grosse poignée de pièces d'argent et fit un tour parmi les prisonniers, s'informant de leurs besoins et faisant de son mieux pour les consoler dans son rude langage d'homme de mer.

Il leur distribua aussi des pièces de monnaie pour atténuer leurs ennuis.

Il y a dans la bienveillance du regard et dans l'honnête expression de la figure un langage que tous les hommes peuvent comprendre, et bien que les propos du marin eussent pu être tenus en grec, pour ce qui en était