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rgueil dans leur Comté natal que dans toute cette armée de victimes, il n'y en eut pas une seule qui ne marchât à la mort le visage ferme, en protestant que si la chose était à refaire, elle la referait.

Au bout d'une ou deux semaines, on eut des nouvelles des fugitifs.

Monmouth, à ce qu'il parait, avait été pris par les habits jaunes de Portman pendant qu'il tentait de gagner New Forest, d'où il espérait s'enfuir sur le continent.

Il fut traîné, amaigri, non rasé, et tremblant, hors d'un champ de haricots où il avait cherché un abri, et conduit à Ringwood, dans le Hampshire.

Des rumeurs étranges nous parvinrent au sujet de son attitude, rumeurs que nous connûmes par les grossières plaisanteries de nos gardiens.

Certains dirent qu'il s'était traîné aux genoux des rustres qui l'avaient pris.

D'après d'autres, il avait écrit au Roi, en lui offrant de faire tout et même de jeter par-dessus bord la cause protestante, afin de sauver sa tête de l'échafaud<ref>Note 4: La lettre suivante, que Monmouth écrivit de la Tour à la Reine, montre bien l'état d'abjection de son âme. «Madame,-Je n'aurais pas la hardiesse d'écrire à Votre Majesté jusqu'au jour où j'aurai montré au Roi combien j'ai horreur de la chose que j'ai faite, et combien je désire de vivre pour le servir. J'espère, Madame, que ce que j'ai dit aujourd'hui au Roi prouvera combien je suis sincère, et combien