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sergent Gredder avec chaleur. C'est un homme sévère, un vrai soldat, au premier coup d'oeil, mais de plus près il a l'âme d'un saint. Je vous réponds qu'on n'avait guère besoin de l'estrapade dans son régiment, car il n'y avait pas un homme qui ne craignit de voir la figure attristée de son colonel, plus qu'il ne craignait le prévôt-maréchal.

Pendant toute notre longue chevauchée, je reconnus que le digne sergent était un vrai disciple de l'excellent colonel Mackay, car il fit preuve d'une intelligence plus qu'ordinaire et il laissa voir des habitudes sérieuses et réfléchies.

Quant aux deux soldats qui marchaient de chaque côté de moi, ils étaient aussi muets que des statues, car les simples dragons de ce temps-là savaient parler vin et femmes, mais perdaient leur aplomb et leur loquacité quand il était question d'autre chose.

Lorsque enfin nous arrivâmes dans le petit village de Gommatch, qui domine la plaine de Sedgemoor, ce fut avec des regrets réciproques que nous nous séparâmes, mon gardien et moi.

Comme dernière faveur, je lui demandai de se charger de mon Covenant, en lui promettant de lui payer une certaine somme par mois pour son entretien et lui donnant le droit de garder le cheval pour son propre usage, si je manquais de le réclamer avant la fin de l'année.

Ce fut un soulagement pour mon esprit de