Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/202

Cette page n’a pas encore été corrigée

craquant sous des pas lourds, et une douzaine d'habits rouges emplirent la pièce.

Je me redressai brusquement.

J'étendis la main pour saisir l'épée que j'avais posée à côté de moi, à portée de ma main.

L'arme fidèle avait disparu; elle avait été dérobée pendant mon sommeil.

Désarmé, et assailli à l'improviste, je fus jeté à terre et ligoté en un instant.

Un homme tenait un pistolet près de ma tête et jurait qu'il me brûlerait la cervelle si je faisais un mouvement.

Les autres roulaient des tours de corde autour de mon corps et de mes bras.

Samson lui-même aurait eu bien de la peine à se délivrer.

Je compris que mes efforts seraient inutiles.

Je restai silencieux, attendant tout ce qui pourrait arriver.

Alors, pas plus qu'en aucun autre moment, mes chers enfants, je n'ai fait grand cas de la vie, mais enfin j'y tenais moins qu'aujourd'hui, car chacun de vous est comme une petite vrille de lierre qui m'attache à ce monde.

Et pourtant, quand je songe aux autres êtres chéris qui m'attendent sur l'autre rive, je crois que maintenant même la mort ne me paraîtrait point un mal.

Sans cela, comme la vie serait chose désespérante et