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ces, avec un énorme sabre pendu à sa ceinture et qui pour le moment ne ressemblait pas mal à un glaçon, portant une vaste cuirasse.

Son casque était resté dans le pétrin et sa chevelure d'un rouge vif, la seule partie de sa personne dont on vit la couleur, se dressait en l'air sous l'influence de la terreur, pendant qu'il me suppliait d'épargner sa vie.

Je trouvai que cette voix ne m'était pas inconnue et je promenai ma main sur sa figure, ce qui le fit hurler comme si je l'égorgeais.

Impossible de se méprendre à ces joues rebondies, à ces petits yeux avides.

Ce n'était rien moins que Maître Tetheridge, l'encombrant secrétaire municipal de Taunton.

Mais quel changement s'était accompli chez le secrétaire que nous avions vu se pavaner dans toute la pompe et la magnificence de son emploi devant le brave Maire le jour de notre arrivée dans le Comté de Somerset!

Qu'étaient devenus son assurance et son air guerrier?

Pendant qu'il était à genoux, ses grandes bottes s'entrechoquaient d'appréhension, et il éjaculait d'une voix de fausset, comme celle d'un mendiant de Lincoln's Inn, enfilait des excuses, des explications, comme si j'étais Feversham en personne et que je fusse sur le point d'ordonner son exécution.

-Je ne suis qu'un pauvre diable