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À droite, la lande avait pris une teinte brune, celle des hommes de Taunton et de Frome, qui s'étaient couchés comme nous, pour éviter le feu.

Le long des bords du Rhin de Bussex, une ligne épaisse de leurs mousquetaires échangeaient des salves meurtrières, presque à bout portant avec l'aile gauche des régiments même que nous combattions.

Celui-ci était soutenu par un second régiment aux larges revers blancs, qui, je crois, faisait partie de la milice du Comté de Wilts.

Sur chacun des deux bords de la noire tranchée, une dense rangée de cadavres, bruns d'un côté, vêtus d'écarlate de l'autre servait de rideau à leurs camarades, qui s'abritaient derrière elle, et appuyaient les canons de leurs mousquets sur les corps étendus.

À gauche, parmi les osiers, étaient postés cinq cents mineurs de Mendip et de Bagworthy.

Ils chantaient à tue-tête, mais si mal armés qu'ils avaient à peine un mousquet à dix hommes pour répondre au tir qui les assaillait.

Ne pouvant avancer, se refusant à reculer, ils se couvraient du mieux qu'ils pouvaient, et attendaient patiemment que leurs chefs prissent un parti sur ce qu'il y avait à faire.

Plus loin, sur une étendue d'un demi-mille ou davantage, le long nuage flottant de fumée, d'où jaillissaient capricieusement des éclairs,