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Nos mousquetaires avaient été amenés au bord même du Rhin de Bussex.

Les troupes royales s'étaient rapprochées de leur côté autant qu'elles avaient pu le faire, si bien qu'il n'y avait pas cinq longueurs de pique entre les deux lignes.

Et pourtant si infranchissable était cette étroite séparation qu'un quart de mille ne nous eut pas tenus plus à l'écart, excepté que le feu était plus meurtrier.

Nous étions si rapprochés que les bourres enflammées des mousquets de l'ennemi volaient en langues de feu par-dessus nos têtes et que nous sentions sur nos figures un courant d'air chaud passer rapidement à chacune de leurs décharges.

Mais bien que l'atmosphère fût traversée par une véritable pluie de balles, les soldats visant trop haut par dessus nos rangs agenouillés, nous n'eûmes que peu d'hommes d'atteints.

De notre côté, nous faisions de notre mieux pour empêcher les hommes de relever trop haut les canons des mousquets.

Saxon, Sir Gervas et moi, nous passions à cheval sans interruption devant la ligne, allant et venant, abaissant les canons avec nos sabres, exhortant les hommes à viser posément, lentement.

Les gémissements et les cris qui partaient de l'autre bord nous prouvèrent que du moins quelques-