Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/142

Cette page n’a pas encore été corrigée

se lève, dit Saxon, pendant qu'une vingtaine de piquiers couraient à l'hôtellerie. L'air des marais a pour effet de glacer le sang.

-J'ai déjà froid, et Covenant bat des pieds pour la même raison, dis-je. Ne pourrions-nous pas, si nous en avons le temps promener nos chevaux au trot le long des lignes?

-Certainement, répondit Saxon avec joie, nous ne pouvons rien faire de mieux.

Aussi donc, agitant les rênes, nous partîmes, les fers des chevaux tirant des étincelles des pavés en silex, sur notre route.

Derrière la cavalerie, et formant une longue ligne, qui s'étendait de la porte d'Eastover, en passant par la Grande Rue, jusqu'au Cornill, puis longeait l'église et finissait à la Croix du Porc, notre infanterie était rangée, silencieuse et farouche, excepté quand une voix de femme partant d'une fenêtre, était suivie d'une grave et courte réponse dans les rangs.

La lumière capricieuse se reflétait sur les lames des faux ou les canons des fusils et montrait les lignes de figures taillées à la hache, contractées.

Les unes étaient celles de vrais enfants sans un poil aux joues; les autres, celles de vieillards dont les barbes grises descendaient jusqu'à leurs buffleteries entrecroisées, mais toutes portaient l'empreinte du courage obstiné, de la résolution farouche qui se concentre sur ell