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sauvage. Je me suis borné à faire une promenade pour prendre l'air.

-C'est la vérité, dit Ruben, je vous ai vu à votre retour. Montrez-nous ce papier dont un bout sort de votre doublet.

-Nous savons tous pourquoi vous m'avez tendu ce piège, s'écria Derrick avec amertume. Vous avez fait courir sur moi des bruits défavorables de peur que je ne vous gêne pour épouser la fille du Maire. Qu'est-ce que vous êtes, pour oser lever les yeux sur elle? Un simple vagabond, un homme sans maître, venu on ne sait d'où. De quel droit aspirez-vous à cueillir la fleur qui a grandi au milieu de nous? Qu'avez-vous affaire à elle ou à nous? Répondez-moi.

-C'est une question que je ne discuterai que dans un moment et un endroit plus opportun, répondit Ruben avec calme. Rendez-nous votre épée et revenez avec nous. Pour ma part, je promets de faire tout mon possible pour vous sauver la vie. Si nous sommes victorieux cette nuit, vos misérables tentatives peuvent bien peu de chose pour nous nuire. Si nous sommes vaincus, il restera bien peu d'entre nous à qui vous puissiez nuire.

-Je vous remercie de votre bienveillante protection, répondit-il toujours de cette voix blanche, froide, amère.

Puis, débouclant son épée, il se dirigea lentement vers mon compagnon.