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— J’ai de mon côté, dis-je, le sentiment très ferme d’une connivence entre ces deux personnes. Il faut que Mrs. Douglas ait bien peu de cœur pour rire comme elle faisait de je ne sais quelle plaisanterie quelques heures après l’assassinat qui la rendait veuve.

— Il est de fait que, même dans sa façon de raconter les événements, elle ne m’a point paru très reluisante comme épouse. Vous le savez, Watson, je professe une médiocre admiration pour le sexe ; eh bien, croyez-en mon expérience, il y a peu de femmes ayant la moindre estime pour leur mari qui permettraient qu’un homme s’interposât d’un mot entre elles et son cadavre. J’espère que si jamais je me marie, Watson, j’inspirerai assez d’affection à ma femme pour qu’elle ne se laisse pas trop facilement emmener par sa gouvernante quand je serai couché sans vie à quelques pas d’elle. Tout cela, d’ailleurs, est de fort mauvaise comédie, car l’observateur le moins avisé trouverait suspect qu’une femme s’abstînt de jeter les hauts cris en pareille, circonstance. N’y eût-il pas autre chose, cet incident suffirait à faire naître chez moi l’idée d’un accord établi.

— Alors, vous pensez que Barker et Mrs. Douglas ont commis le meurtre ?

— Vous avez des questions terriblement directes, Watson, dit Holmes en brandissant vers moi sa pipe ; elles m’arrivent comme des balles ! Demandez-moi si je pense que