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chaque soir parce que c’était l’ancienne coutume du manoir et qu’il tenait à suivre les anciennes coutumes. Il allait rarement à Londres et ne sortait guère du village ; cependant, la veille, il s’était rendu à Tunbridge Wells pour y faire quelques emplettes. Ce jour-là, exceptionnellement, il trahissait une certaine agitation ; il se montra impatient, irritable. Dans la soirée, Ames, avant de se coucher, rangeait tardivement l’argenterie, quand il entendit un violent coup de sonnette. Mais aucune détonation ne parvint jusqu’à lui, ce qui s’explique par le fait que l’office et la cuisine sont situés à l’arrière de la maison et séparés de l’avant par un long couloir que ferment plusieurs portes. Au coup de sonnette, la gouvernante était sortie de sa chambre ; elle avait, en compagnie du maître d’hôtel, couru vers l’endroit d’où l’appel était parti. Comme ils arrivaient au pied de l’escalier, tous les deux avaient vu Mrs. Douglas descendant les marches, sans précipitation, d’ailleurs, et sans apparence d’émotion particulière. Elle finissait de descendre quand Mr. Barker sortit en courant du cabinet de travail. Il arrêta Mrs. Douglas et la conjura de s’en retourner.

« Pour l’amour de Dieu, revenez dans votre chambre ! criait-il. Le pauvre Jack est mort. Vous ne pouvez rien faire. Pour l’amour de Dieu, retirez-vous ! »

Une brève discussion s’engagea dans l’escalier ; enfin Mrs. Douglas se laissa convaincre.