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était glaciale ; la lune, à son deuxième quartier, brillait dans un ciel limpide, semé d’étoiles. Les hommes s’arrêtèrent et se rassemblèrent dans une cour, vis-à-vis d’un haut bâtiment ; entre deux fenêtres brillamment éclairées, une enseigne portait, en lettres d’or, les mots : Vermissa Herald. On entendait à l’intérieur le roulement d’une presse.

« Par ici, vous, dit Baldwin à Mac Murdo ; vous resterez à la porte et veillerez à nous assurer la retraite. Les autres vont me suivre. N’ayez pas peur, les garçons, nous avons une douzaine de témoins pour affirmer qu’en ce moment même nous sommes tous au bar de l’Union. »

Il était près de minuit ; on ne voyait dans la rue que quelques noctambules regagnant leur domicile. La bande traversa la chaussée, poussa la porte des bureaux du journal ; Baldwin et ses hommes se ruèrent dans l’escalier, tandis qu’en bas Mac Murdo et un autre montaient la garde.

D’une pièce située au premier étage arriva le cri de : « Au secours ! » Puis on entendit des piétinements, un bruit de chaises renversées. L’instant d’après, un homme à cheveux gris s’élançait sur le palier ; mais avant qu’il pût aller plus loin, ou le saisit, et ses lunettes vinrent se briser aux pieds de Mac Murdo. Le bruit sourd d’une chute s’accompagna d’une plainte : l’homme était couché, la face contre terre ; une demi-douzaine de cannes