Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/167

Cette page a été validée par deux contributeurs.

à Chicago avant de venir dans cette maudite soute à charbon, et je reconnais le gibier de là-bas quand je le rencontre. »

La figure de Mac Murdo s’allongea.

« Vous n’allez pas prétendre que vous êtes Marwin, du Central de Chicago ?

— Teddy Marwin lui-même, à votre service. Nous n’avons pas encore oublié le meurtre de Jonas Pinto.

— Ce n’est pas moi qui l’ai tué.

— Oui-dà ! voilà un témoignage impartial, j’imagine ? En tout cas, sa mort vint à souhait pour vous, puisqu’on allait vous arrêter pour émission de fausse monnaie. Mais ne remuons pas ces vieilles choses, car, entre nous soit dit, – et j’ai peut-être tort de vous le dire, – on n’a jamais bien établi votre culpabilité, de sorte que Chicago vous reste ouvert.

— Je me trouve fort bien où je suis.

— Il faut que vous ayez un fichu caractère pour ne pas me remercier du tuyau.

— Soit ! Mettons que vous parliez à bonne intention, fit Mac Murdo, bourru.

— Quant à moi, reprit le capitaine, je ne soufflerai mot tant que je vous verrai marcher droit. Mais si vous bronchez, gare ! Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit. Et pareillement à vous, conseiller. »

Il ne se doutait pas, en quittant la salle, qu’il venait d’y faire un héros. Déjà, dans la ville, on s’était chuchoté les hauts faits de Mac Murdo à Chicago : il avait toujours éconduit