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commençons donc à entrevoir un gros livre imprimé sur deux colonnes, dont chacune est d’une longueur considérable, puisque l’un des mots désignés dans le document porte le numéro 293. Avons-nous atteint la limite de ce que peut suggérer la raison ?

— Je le crains.

— Vous vous faites injure. Encore un éclair, Watson, encore un effort d’imaginative ! Le livre eût été un ouvrage peu courant qu’on n’eût pas manqué de me l’envoyer. Au lieu de cela, Porlock, avant qu’on dérangeât ses projets, ne songeait qu’à m’envoyer sous cette enveloppe la clef du chiffre. Il nous le dit dans sa lettre. Donc, le livre est de ceux qu’il pensait que je trouverais sans peine. Il avait ce livre et supposait que je l’avais aussi. Conclusion : c’est un livre des plus répandus.

— Tout cela me paraît très vraisemblable.

— Ainsi, le champ de nos recherches se réduit à un gros volume imprimé sur deux colonnes et d’un usage courant.

— La Bible ! triomphai-je.

— Bien, Watson ; mais pas tout à fait assez bien. Car il n’y a guère de livre, je suppose, dont les compagnons de Moriarty fassent moins leur livre de chevet. D’ailleurs, les éditions de l’Écriture sont trop nombreuses pour qu’il en existe deux ayant la même pagination. L’ouvrage qui nous occupe est forcément d’un type unique, et Porlock sait que la page 534 de son exemplaire concorde avec la page 534 du mien.