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DEUXIÈME PARTIE

LES ÉCUMEURS



I

L’HOMME.


On était au 4 février de l’année 1875. L’hiver avait fait sentir durement ses rigueurs. La neige s’entassait dans les gorges des monts Gilmerton. Cependant le chasse-neige avait maintenu la voie libre, et le train du soir chargé de desservir la longue ligne des houillères et des établissements métallurgiques montait en geignant les gradins escarpés qui mènent de Stagville, dans la plaine, à la ville de Vermissa, bâtie à l’entrée de la vallée qui porte le même nom. À partir de ce point, la ligne s’abaisse vers Barton’s Crossing, Helmdale et le comté purement agricole de Merton. Elle était alors à voie unique, mais partout complétée par des voies de garage ; les longues files de wagons bas où s’empilaient le charbon et le minerai de fer disaient la richesse profonde qui avait fait surgir toute une rude population et fourmiller la vie dans ce recoin désolé des États-Unis d’Amérique.