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était sur lui et lui enfonçait par deux fois son couteau dans le flanc. L’homme ne poussa pas un cri, ne fit plus un mouvement, mais resta là à la place même où il était tombé. Je crois encore que la chute seule avait dû suffire à le tuer. Vous voyez, messieurs, que je tiens ma parole. Je vous raconte toute l’affaire telle qu’elle s’est passée, que les faits soient en ma faveur ou non. »

Jonathan Small s’interrompit alors un instant, et de ses mains chargées de menottes prit le verre où Holmes lui avait préparé un mélange de whiskey et d’eau. Cet homme produisait sur moi, je l’avoue, une horreur profonde, non seulement à cause de ce crime dans lequel il avait volontairement trempé, mais surtout à cause de la manière délibérée et de l’indifférence avec laquelle il nous le racontait. Quelque dût être le châtiment qui l’attendait, il m’était impossible d’éprouver pour lui la moindre compassion. Sherlock Holmes et Jones restaient immobiles, vivement intéressés par l’histoire qu’ils entendaient ; mais cependant l’expression d’un profond dégoût était également peinte sur leurs visages. Small dut s’en apercevoir, car en reprenant son récit il témoigna, aussi bien par le son de sa voix que dans sa façon de s’exprimer, une certaine hésitation.