mettre avec nous, ou que nous nous assurions de votre silence pour toujours. L’affaire est trop sérieuse pour nous permettre d’hésiter. Vous allez jurer sur la croix des chrétiens de vous livrer corps et âme à nous, ou bien cette nuit votre cadavre sera jeté dans le fossé et nous irons rejoindre nos frères dans l’armée des rebelles. Choisissez : la mort ou la vie, il n’y a pas de milieu ; tout ce que nous pouvons faire, c’est de vous accorder trois minutes pour vous décider ; l’heure s’avance et il faut que tout soit fini avant que la ronde repasse.
« — Me décider à quoi ? demandai-je. Vous ne m’avez même pas dit ce que vous vouliez de moi. Mais si vous conspirez contre la sécurité du fort, jamais je ne me mettrai avec vous, je vous le jure ! Enfoncez donc votre poignard et que tout soit fini.
« — La sécurité du fort n’a rien à voir en cette affaire, répondit-il. Nous voulons seulement vous faire gagner ce que vos compatriotes sont venus chercher dans ce pays-ci : la richesse. Si vous consentez à marcher ce soir avec nous, nous allons vous jurer sur ce poignard nu, et par le triple serment auquel jamais Sikh n’a failli, que nous vous donnerons loyalement