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sommes mêlés. Comme nous sentons combien nous sommes peu de chose, nous et nos ambitions mesquines et nos efforts de pygmées, en présence du merveilleux spectacle que nous offre la concentration de toutes les forces de la nature ! Possédez-vous bien Jean-Paul et ses ouvrages ?

— Assez bien, c’est par Coclyle que je suis remonté jusqu’à lui.

— C’est comme si vous remontiez un ruisseau jusqu’au lac où il prend naissance. Eh bien, il a fait une remarque curieuse, mais pleine de profondeur. La principale preuve de la grandeur réelle de l’homme, dit-il, réside dans la conscience qu’il a de sa propre faiblesse. En effet n’est-ce pas le signe d’une véritable noblesse que d’être capable de se comparer et de s’apprécier aussi justement ? Il y a dans Richter un vaste champ ouvert à nos pensées… Mais avez-vous un revolver sur vous ?

— Non, je n’ai que mon bâton.

— Si nous arrivons jusqu’à leur tanière il est possible que nous ayons besoin d’une arme quelconque. Je vous abandonnerai Jonathan, mais si l’autre veut faire le méchant, je le tuerai net. »

Et ce disant il tira son revolver et ne le remit dans la poche de son veston qu’après l’avoir chargé.