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du Rhin était vide, avant que les deux amis se fussent levés et que Von Schlegel se fût préparé à partir.

« Brrr ! quelle nuit froide ! dit-il, debout sur le seuil et s’enveloppant dans son manteau.

— Si ; je t’accompagne, dit Strauss, en reformant la porte derrière lui. Je me sens alourdi, reprit-il en prenant le bras de son ami et descendant la rue avec lui, je crois qu’une promenade jusqu’à ta porte, par cet air vif et glacé, est bien ce qu’il me faut pour me remettre. »

Les deux étudiants descendirent ensemble la Stephenstrasse et traversèrent la place Saint-Julien en causant de divers sujets. Mais comme ils contournaient l’angle de la Grande Place où on avait trouvé le corps de Schiffer, la conversation tomba naturellement sur l’assassinat.

« C’est ici qu’on l’a trouvé, remarqua Von Schlegel, en indiquant l’endroit.

— Peut-être que l’assassin est tout près de nous en ce moment ! dit Strauss. Dépêchons-nous. »

Tous deux allaient se remettre en marche, quand soudain Von Schlegel poussa un cri de douleur et se baissa.

« Quelque chose m’a coupé à travers ma botte ! » s’écria-t-il, et, cherchant avec sa main dans la neige, il en tira une petite hache de combat toute brillante, qui paraissait faite entièrement de métal.

Elle était tombée de telle sorte que le tranchant était tourné un peu en haut, et avait blessé l’étudiant au pied, quand il avait marché dessus.