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faire ses études de médecine.

Le jeune Schlegel y triompha partout ; on s’attendait à ce qu’il passât ses examens avec un éclat sans exemple.

Bien qu’il fût un grand liseur, il ne se laissait point absorber par les livres. C’était un jeune gaillard plein de vitalité et de force, abondamment pourvu d’esprit et d’entrain, et extrêmement populaire parmi les étudiants ses camarades.

Les examens du commencement de l’année approchaient et Schlegel piochait ferme, si ferme que même les étranges assassinats commis dans la ville, et la surexcitation générale des esprits n’avaient pu le distraire de ses études.

Le soir de Noël, alors que toutes les maisons étaient brillamment éclairées et que le bruit des sonores chansons à boire montait du caveau-brasserie situé dans le quartier des étudiants, il refusa de nombreuses invitations à des orgies nocturnes qui pleuvaient sur lui, et, ses livres sous le bras, il alla trouver Léopold Strauss pour travailler avec lui jusqu’au petit jour.

Strauss et Schlegel étaient amis intimes.

Tous deux Silésiens, ils s’étaient connus dès l’enfance, et leur affection était devenue proverbiale dans l’Université.

Strauss était un étudiant presque aussi remarquable que Schlegel, et il y avait eu maintes luttes des plus vives pour les honneurs académiques entre les deux compatriotes ; mais cela n’avait fait que consolider leur amitié en y ajoutant l’estime mutuelle.

Schlegel admirait la ténacité indomptable et l’impassible bonhomie de son vieux compagnon de jeux, et celui-ci regardait Schle-