Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ah ! certes, je ne lui en voulais pas.

J’étais fâché, très fâché, voilà tout.

Certes, je n’étais point aveugle au point de ne point voir ce qui se passait.

Il était amoureux d’Edie, et il ne pouvait se faire à l’idée qu’elle serait à moi.

Pauvre garçon, que pouvait-il y faire ?

Peut-être qu’à sa place je me serais conduit comme lui.

Il y avait eu un temps où je m’étonnais qu’une jeune fille pût ainsi mettre à l’envers la tête d’un homme plein de force, mais j’en savais maintenant davantage.

Il se passa quinze jours sans que je visse Jim Horscroft, puis arriva cette journée de jeudi qui devait changer le cours de toute mon existence.

Ce jour-là, je me réveillai de bonne heure, avec ce petit frisson de joie, si exquis au moment où l’on ouvre les yeux.

La veille, Edie avait été plus charmante que d’ordinaire.

Je m’étais endormi en me disant qu’après tout, je pouvais bien avoir mis la main sur l’arc-en-ciel, et que sans se faire des imagi-