Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/35

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vre supérieure, et l’espérance d’en avoir bien davantage.

J’avais changé depuis mon départ de l’école.

Je ne m’adonnais plus aux jeux avec la même ardeur.

Au lieu de cela il m’arrivait de rester allongé sur la pente de la lande, du côté ensoleillé, les lèvres entr’ouvertes, et regardant fixement devant moi, tout comme le faisait souvent la cousine Edie.

Jusqu’alors je m’étais tenu pour satisfait, je trouvais mon existence remplie, du moment que je pouvais courir plus vite et sauter plus haut que mon prochain.

Mais maintenant, comme tout cela me paraissait peu de chose !

Je soupirais, soupirais, je levais les yeux vers la vaste voûte du ciel, puis je les portais sur la surface bleue de la mer.

Je sentais qu’il me manquait quelque chose, mais je n’arrivais point à pouvoir dire ce qu’était ce quelque chose.

Et mon caractère prit de la vivacité.

Il me semblait que tous mes nerfs étaient agacés.