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les bois, aussi loin que nous pouvions voir. Puis, sur d’autres routes, nous apercevions les attelages de chevaux tirant à grand’peine, l’éclat sombre des canons, les hommes qui se courbaient, s’arc-boutaient pour pousser aux roues et les dégager de la vase épaisse, profonde.

Pendant que nous étions là, régiment par régiment, brigade par brigade, vinrent prendre position sur la crête, et avant le coucher du soleil, nous étions formée en une ligne de plus de soixante mille hommes, fermant à Napoléon la route de Bruxelles.

Mais la pluie avait recommencé avec force. Nous autres, du 77e, nous nous précipitâmes de nouveau dans notre grange. Nous y étions bien mieux abrités que le plus grand nombre de nos camarades, qui durent rester étendus dans la boue, sous les rafales de l’orage, et attendre ainsi jusqu’à la première lueur du jour.