Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/141

Cette page a été validée par deux contributeurs.

rouges, je criai de toute la force de mes poumons :

— Bounder ! Bounder !

Cela produisit son effet, car l’animal me dépassa en grondant, et partit par le sentier sur les traces de Bonaventure de Lapp.

Celui-ci se retourna à tout ce bruit et parut comprendre au premier coup d’œil de quoi il s’agissait, mais il continua à marcher sans plus se presser.

J’étais terrifié pour lui, car le chien ne l’avait jamais vu.

Je courus de toute la vitesse de mes jambes pour écarter de lui l’animal. Mais je ne sais comment, quand il bondit et qu’il aperçut le jeu de doigts que faisait de Lapp derrière son dos avec le pouce et l’index, sa furie tomba tout à coup, et nous le vîmes agitant son tronçon de queue, et lui caressant le genou avec sa patte.

— C’est donc votre chien, major, dit-il à son maître, qui arrivait en boitant. Ah ! c’est une belle bête, une belle, une jolie créature.

Le major était tout essoufflé, car il avait fait le trajet presque aussi vite que moi.