Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/129

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Jamais de ma vie je ne vis physionomie exprimer pareille stupéfaction.

Il regarda fixement notre hôte pendant une longue minute sans dire seulement un mot.

De Lapp lui rendit ce regard avec la même persistance, mais sans que rien indiquât qu’il le reconnaissait.

— Je ne sais qui vous êtes, monsieur, dit-il enfin, mais vous me regardez comme si vous m’aviez déjà vu.

— En effet je vous ai vu, dit le major.

— Jamais, que je sache.

— Mais je le jure.

— Où donc, alors ?

— Au village d’Astorga, en 18…

De Lapp sursauta, regarda encore notre voisin.

Mon Dieu, s’écria-t-il, quel hasard, et vous êtes le parlementaire anglais. Je me souviens fort bien de vous, monsieur. Permettez-moi de vous dire un mot à l’oreille.

Il le prit à part, causa en français avec lui, d’un air très sérieux, pendant un quart d’heure, gesticulant des mains, donnant des explica-