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jim harrison, boxeur

— Non, mon cher enfant, il faut que vous partiez, car il peut se faire que ce soit là votre unique et plus grande chance dans la vie. Et puis songez combien cela nous rendra fiers d’entendre votre nom mentionné parmi ceux des puissants amis de Charles. Mais, vous allez me promettre de ne point jouer, Roddy. Vous avez entendu raconter, ce soir, à quelles suites terribles cela peut conduire.

— Je vous le promets, ma mère.

— Et vous vous tiendrez en garde contre le vin, Roddy ? Vous êtes jeune et vous n’en avez pas l’habitude.

— Oui, ma mère.

— Et aussi contre les actrices, Roddy ? Et puis, vous n’ôterez point votre flanelle avant le mois de juin. C’est pour l’avoir fait que ce jeune M. Overton est mort. Veillez à votre toilette, Roddy, de manière à faire honneur à votre oncle, car c’est une des choses qui ont le plus contribué à sa réputation. Vous n’aurez qu’à vous conformer à ses conseils. Mais, s’il se présente des moments où vous ne soyez pas en rapport avec de grands personnages, vous pourrez achever d’user vos habits de campagne, car votre habit marron est tout neuf pour ainsi dire. Pour votre habit bleu, il ferait votre été repassé et rebordé. J’ai sorti vos habits du dimanche avec le gilet de nankin, puisque vous devez voir le prince demain. Vous porterez vos bas de soie marron avec les souliers à boucles. Faites bien attention en marchant dans les rues de Londres, car on me dit que les voitures de louage sont en nombre infini. Pliez vos habits avant de vous coucher, Roddy, et n’oubliez pas vos prières du soir, oh ! mon cher garçon, car l’époque des tentations approche et je ne serai plus auprès de vous pour vous encourager.