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jim harrison, boxeur

Un fouet siffla dans l’obscurité et voilà comment Sir Lothian Hume, le Corinthien à la mode, disparut de mes yeux et de ceux de tout le monde, excepté des gens charitables qui visitaient les prisons pour dettes.

Lord Avon vécut deux ans de plus, temps suffisant pour qu’avec l’aide d’Ambroise il pût prouver qu’il était innocent du crime horrible sous l’ombre duquel il avait passé tant d’années.

Toutefois, il n’arriva pas à secouer les effets de ces années passées dans des conditions malsaines, contraires aux lois de la nature.

Ce furent seulement les soins dévoués de sa femme et de son fils qui firent durer la flamme vacillante de sa vie.

Celle que j’avais connue comme ancienne actrice à Anstey Cross devint la douairière d’Avon, tandis que le petit Jim, aussi affectueux pour moi qu’au temps où ensemble on chipait les nids d’oiseaux, où on taquinait la truite, est devenu aujourd’hui Lord Avon, chéri de ses fermiers, le plus fin sportsman et l’homme le plus populaire qu’il y ait du Weald au Canal.

Il épousa la seconde fille de Sir James Ovington et, comme j’ai vu cette semaine trois de ses petits enfants, il est fort probable que si les descendants de Sir Lothian Hume persistent à guigner le domaine, ils en seront pour leurs espérances, comme avant eux leur ancêtre.

La vieille maison de la Falaise Royale a été démolie à cause des terribles souvenirs de famille qui la hantaient.

Un bel édifice moderne s’est élevé à sa place.

La loge située sur la route de Brighton avait un air si coquet avec son treillage et ses massifs de roses que je