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jim harrison, boxeur

Byron, Charles James Fox, Castlereagh, ont conservé parmi eux quelque renommée.

Je ne puis m’empêcher de me demander comment l’histoire les comprendra, alors que moi-même, qui connaissais si bien l’un d’eux, qui avais de son sang dans les veines, je n’ai pu faire la part de ce qui était réel et ce qui était dû aux affectations qu’il avait cultivées avec tant de soin qu’elles avaient cessé de mériter ce nom-là.

À travers les interstices de cette cuirasse de folie, j’ai maintes fois cru entrevoir les traits d’un homme généreux et sincère et je me plais à croire que ce ne fut pas une illusion.

Le hasard ne voulut pas que les incidents de ce jour touchassent à leur fin.

J’étais allé me coucher de bonne heure, mais il me fut impossible de dormir, car mon esprit revenait sans cesse au petit Jim et au changement extraordinaire qui s’était produit dans son avenir et dans sa situation.

J’étais encore à me retourner et à m’agiter dans mon lit, lorsque j’entendis le bruit de sabots de chevaux venant de la direction de Londres, et aussitôt le grincement de roues qui tournaient pour s’arrêter devant l’auberge.

Mes fenêtres se trouvaient ouvertes, car c’était une fraîche nuit de printemps. J’entendis une voix qui demanda si Sir Lothian Hume se trouvait là.

À ce nom je sautai à bas du lit et j’eus le temps de voir trois hommes descendre de la voiture et entrer à la file dans le vestibule éclairé de l’auberge. Les deux chevaux restaient immobiles sous le flot de lumière qui tombait par la porte sur leurs épaules brunes et leurs têtes patientes.

Dix minutes peut-être s’écoulèrent.