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jim harrison, boxeur

maître du secret de cet homme, de conserver une arme plus tranchante, plus terrible que le couteau de chasse de mon maître ?

J’étais sûr que Lord Avon ne pouvait pas, ne voudrait pas le dénoncer.

Je connaissais trop bien votre chatouilleuse sensibilité en ce qui regarde l’honneur de la famille, mylord, et j’étais certain que son secret était sain et sauf entre vos mains.

Mais moi, j’avais à la fois le pouvoir et le désir et lorsque sa vie aurait été flétrie, lorsqu’il aurait été chassé comme un chien de son régiment, de ses clubs, le moment serait peut-être venu pour moi de m’y prendre d’une autre façon avec lui.

— Ambroise, dit mon oncle, vous êtes un profond scélérat.

— Nous avons tous notre manière de sentir, monsieur, et vous me permettrez de vous dire qu’un valet peut être aussi sensible à un affront qu’un gentleman, bien qu’il lui soit interdit de se faire justice par le duel. Mais je vous raconte franchement, sur la demande de Lord Avon, tout ce que j’ai pensé et fait cette nuit-là et je poursuivrai alors même que je n’aurais pas le bonheur de conquérir votre approbation.

Lorsque Lord Avon fut sorti, le capitaine resta quelque temps agenouillé, la figure posée sur une chaise.

Lorsqu’il se releva, il se mit à arpenter lentement la pièce en baissant la tête.

De temps à autre, il s’arrachait les cheveux, levait les poings fermés.

Je voyais la moiteur perler sur son front.

Je le perdis de vue un instant.

Je l’entendis ouvrir des tiroirs l’un après l’autre, comme s’il cherchait quelque chose.