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jim harrison, boxeur

Je les connaissais aussi ou du moins j’en savais assez pour les projets que j’avais formés.

Je n’ai pas besoin de vous dire en détail comment un jour que je préparais les chambres pour les invités, une pression fortuite sur un point de la boiserie fit s’ouvrir un panneau et laissa voir une étroite ouverture dans le mur.

Je m’y introduisis et je reconnus qu’un autre panneau s’ouvrait dans une chambre à coucher plus grande.

C’est tout ce que je savais, mais il ne m’en fallait pas davantage pour mon projet.

L’arrangement des chambres m’avait été confié. Je pris mes mesures pour que le capitaine Barrington occupât la grande chambre et moi la plus petite. J’arriverais près de lui quand je voudrais et personne ne s’en douterait.

Il arriva enfin.

Comment vous décrire l’impatience fiévreuse où je vécus jusqu’à ce que vint le moment que j’avais attendu, en vue duquel j’avais combiné mes plans.

On avait joué pendant une nuit et un jour. Je passai une nuit et un jour à compter les minutes qui me rapprochaient de mon homme.

On pouvait me sonner pour me faire encore apporter du vin. À toute heure j’étais prêt à servir, si bien que ce jeune capitaine dit avec un hoquet que j’étais le modèle des domestiques.

Mon maître me dit d’aller me coucher. Il avait remarqué la rougeur de mes joues, l’éclat de mon regard et mettait tout cela sur le compte de la fièvre.

Et en effet, c’était bien la fièvre qui me tenait, mais cette fièvre-là, il n’y avait qu’un remède pour en venir à bout.