Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/351

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XXI

LE RÉCIT DU VALET

Le valet avait quitté le coin sombre de la pièce où il était resté dans une immobilité telle que nous avions oublié sa présence.

Alors, à cet appel de son ancien maître, il vint se placer en pleine lumière et tourna de notre côté sa figure blême.

Ses traits d’ordinaire impassibles étaient dans un état d’agitation pénible.

Il parlait lentement, avec hésitation, comme si le tremblement de ses lèvres ne lui permettait pas d’articuler ses mots.

Et pourtant, telle est la force de l’habitude, sous le coup de cette émotion extrême il conservait cet air de déférence qui distingue les domestiques de bonne maison, et ses phrases se suivaient sur ce ton sonore qui avait attiré mon attention dès le premier jour, celui où la voiture de mon oncle s’était arrêtée devant la maison paternelle.