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jim harrison, boxeur

Vous connaissez ce château.

C’est le plus ancien qu’il y ait en Angleterre, mais ce que vous ignorez, c’est qu’il a été construit tout exprès pour contenir des chambres secrètes. Il n’y en a pas moins de deux que l’on peut habiter sans être vu.

Dans les murs plus épais et les murs extérieurs sont pratiqués des passages.

L’existence de ces chambres a toujours été un secret de famille. Sans doute, c’était un secret auquel je n’attachais pas grande importance et ce fut la seule raison qui m’eût empêché de les montrer à quelque ami.

Je retournai furtivement dans ma demeure. J’y rentrai de nuit. Je laissai dehors tout ce qui m’était cher. Je me glissai comme un rat derrière les panneaux pour passer tout le reste de ma pénible existence dans la solitude et le deuil.

Sur cette figure ravagée, sur cette chevelure grisonnante, Charles, vous pouvez lire le journal de ma misérable existence.

Une fois par semaine, Harrison venait m’apporter des provisions qu’il introduisait par la fenêtre de la cuisine que je laissais ouverte dans cette intention.

Parfois je me risquais la nuit à faire une promenade à la clarté des étoiles et à recevoir sur mon front la fraîcheur de la brise, mais il me fallut enfin y renoncer, car j’avais été aperçu par des campagnards et on commençait à parler d’un esprit qui hantait la Falaise royale. Une nuit deux chasseurs de fantômes…

— C’était moi, mon père, moi et mon ami Rodney Stone, s’écria Petit Jim.

— Je le sais, Harrison me l’a dit cette même nuit. Je fus fier, Jim, de retrouver en vous la vaillance de Barrington et d’avoir un héritier dont la vaillance pourrait