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jim harrison, boxeur

défie Sir Charles Tregellis de dire qu’il ait jamais admis l’existence d’un autre héritier que moi.

— Sir Lothian, j’ai déjà fait connaître les motifs qui m’ont fait tenir mon mariage secret.

— Vous avez donné une explication, monsieur. Mais c’est à d’autres et dans un autre lieu qu’ici que vous aurez à prouver que votre explication est satisfaisante.

Deux yeux noirs étincelèrent sur la figure pâle et défaite et produisirent un effet aussi soudain que si un torrent de lumière jaillissait à travers les fenêtres d’une demeure croulante et ruinée.

— Vous osez mettre en doute ma parole ?

— Je demande une preuve.

— Ma parole en est une pour ceux qui me connaissent.

— Excusez-moi, Lord Avon, je vous connais et je ne vois pas de motifs pour accepter votre affirmation.

C’était un langage brutal exprimé sur un ton brutal.

Lord Avon fit quelques pas en chancelant et ce fut seulement grâce à l’intervention de sa femme d’un côté et de son fils de l’autre, qu’il ne porta pas ses mains frémissantes à la gorge de son insulteur.

Sir Lothian Hume recula devant cette pâle figure animée où la colère brillait sous les noirs sourcils, mais il continua à porter des regards furieux autour de la pièce.

— Un complot fort bien combiné, s’écria-t-il, où un criminel, une actrice et un boxeur de profession ont chacun leur rôle. Sir Charles Tregellis, vous recevrez encore de mes nouvelles et vous aussi, mylord.

Il tourna sur les talons et sortit à grands pas.

— Il est allé me dénoncer, dit Lord Avon, la figure bouleversée par une convulsion d’orgueil blessé.

— Faut-il que je le ramène ? s’écria le petit Jim.