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CHAPITRE XX

LORD AVON

Mon oncle était essentiellement un homme impassible et cette impassibilité s’était encore développée sous l’influence de la société dans laquelle il vivait.

Il aurait pu retourner une carte de laquelle dépendit sa fortune sans qu’un de ses muscles eut bougé et je l’avais vu conduire à une allure qui eût pu lui être mortelle, sur la route de Godstone, en gardant l’air aussi calme que s’il eût fait sa promenade quotidienne sur le mail.

Mais la secousse qu’il reçut à ce moment même fut si forte, qu’il dut rester immobile, les joues pâles, le regard fixe, avec une expression d’incrédulité.

Deux fois, je vis ses lèvres s’ouvrir, deux fois, il porta la main à sa gorge, comme si une barrière s’était dressée entre lui et son désir de parler.

Enfin, il fit en courant quelques pas vers les deux hommes, les mains tendues en avant, comme pour les accueillir.