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jim harrison, boxeur

— Voila qui est mystérieux en effet, dit mon oncle en penchant la tête sur le billet. Que pouvait-il bien faire dans cette maison de mauvais augure ? Et pourquoi signe-t-il celui que vous connaissiez sous le nom de James Harrison ? Est-ce que j’aurais pu l’appeler d’un autre nom ? Harrison, vous pouvez apporter quelque lumière dans ceci. Quant à vous, Mistress Harrison, votre physionomie me prouve que vous êtes au fait.

— Ça se pourrait, Sir Charles, mais mon Jack et moi nous sommes de bonnes gens, simples. Nous allons devant nous tant que nous y voyons clair et quand nous n’y voyons plus clair, nous nous arrêtons. La chose a marché comme ça pendant vingt ans, mais à présent nous nous en tenons quittes et nous laisserons nos supérieurs devant. Ainsi donc, si vous tenez à savoir ce que ce billet signifie, je ne puis que vous conseiller de faire ce qu’on vous demande, d’aller en voiture à la Falaise royale où vous saurez tout.

Mon oncle mit le billet dans sa poche.

— Je ne bougerai pas d’ici, Harrison, sans vous avoir vu entre les mains d’un chirurgien.

— Ne vous inquiétez pas de moi, monsieur. La bonne femme et moi nous pouvons retourner à Crawley dans le gig ; avec un yard d’emplâtre et une tranche de viande saignante, je serai bientôt sur pied.

Mais mon oncle ne voulut rien entendre. Il conduisit le couple à Crawley, où le forgeron fut confié aux soins de sa femme, après avoir été installé dans les conditions les plus confortables qu’on put obtenir avec de l’argent.

Ensuite on déjeuna à la hâte et on lança les juments sur la route du sud.

— Voilà qui met un terme à mes rapports avec le ring, mon neveu, dit mon oncle, je reconnais qu’il est désormais impossible d’en interdire l’accès à la friponnerie.