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jim harrison, boxeur

— Non, certes.

— Le ring a disparu.

— Ce n’est pas ma faute.

— Ma foi, je n’y puis rien. Comme juge, j’ordonne que les champions se retirent et que les enjeux soient rendus à leurs possesseurs.

— Une remise ! une remise ! cria-t-on de tous côtés.

Et bientôt la foule se dispersa de tous côtés, les piétons au pas de course pour prendre une bonne avance sur la route de Londres, les Corinthiens à la recherche de leurs chevaux et de leurs voitures.

Harrison courut au coin de Wilson et lui serra la main.

— J’espère que je ne vous ai pas fait trop de mal.

— J’en ai assez reçu pour avoir de la peine à me tenir debout. Et vous ?

— Ma tête chante comme une bouilloire. C’est cette pluie qui m’a favorisé.

— Oui, j’ai cru un moment que je vous battrais. Je ne désire pas une plus belle lutte.

— Ni moi non plus. Bonjour.

Et alors les deux champions aux braves cœurs se frayèrent passage à travers les bandits hurlants, comme deux lions blessés parmi une meute de loups et de chacals.

Je le répète, si le ring est tombé bien bas, il ne faut pas l’attribuer principalement aux boxeurs de profession mais à la cohue de parasites et de gredins qui vivent autour.

Ils sont autant au-dessous du pugiliste honnête que le rôdeur de champs de courses et le truqueur sont au-dessous du noble cheval de course qui sert de prétexte pour commettre leurs coquineries.