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jim harrison, boxeur

— Oui, monsieur, j’ai un mandat.

— Alors, la loi me donne le droit de l’examiner.

Le magistrat lui tendit un papier bleu.

Les gentlemen, qui formaient le petit groupe, penchèrent la tête pour l’examiner, car la plupart d’entre eux étaient eux-mêmes des magistrats et fort attentifs à découvrir la moindre bévue dans la rédaction.

À la fin, Craven haussa les épaules et rendit le papier.

— Il me parait en forme, monsieur, dit-il.

— Il est absolument correct, répondit le magistrat avec affabilité. Pour vous éviter une perte de votre temps précieux, gentlemen, je puis vous dire, une fois pour toutes, que je suis parfaitement résolu à interdire tout combat, en quelques circonstances que ce soit, sur le territoire du comté dont j’ai la charge et je suis décidé à vous suivre tout le jour pour l’empêcher.

Dans mon inexpérience, je me figurais que cela paraissait terminer l’affaire d’une façon définitive, mais je n’avais pas rendu justice à la prévoyance des personnes qui organisent ces rencontres et j’ignorais également les avantages qui faisaient de la dune de Crawley un lieu de réunion privilégié. Les patrons, les parieurs, le juge, le chronométreur tinrent conseil.

— Il y a sept milles de terrain au-delà de la frontière du Hampshire et deux au-delà de celle du Surrey, dit Jackson.

Le fameux maître du ring avait arboré en l’honneur de la circonstance un magnifique habit écarlate aux boutonnières brodées d’or, une canne blanche, un chapeau à boucle avec large ruban noir, des bas de soie blancs, des culottes couleur marron clair.

Ce costume faisait bien valoir sa superbe prestance et particulièrement ces fameux mollets en balustre qui avaient tant contribué à faire de lui le premier des cou-