Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/292

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
jim harrison, boxeur

Les jeunes gens penchaient pour l’homme de l’Ouest et l’on avait encore quelques petites variations dans la cote, selon que se modifiait la proportion des partisans de l’un ou de l’autre, dans les groupes de la foule.

Pendant ce temps-là, sir Lothian Hume faisait des embarras auprès de l’honorable Berkeley Craven, qui était resté debout près de notre voiture.

— Je dépose une protestation formelle contre cette manière d’agir, dit-il.

— Pour quels motifs, monsieur ?

— Parce que l’homme présenté ici n’est pas celui qu’a désigné en premier lieu Sir Charles Tregellis.

— Je n’ai désigné absolument personne, vous le savez bien, dit mon oncle.

— Les paris ont été tenus dans l’idée que le jeune Jim Harrison serait l’adversaire de mon champion. Maintenant, au dernier moment, il est retiré pour être remplacé par un autre plus redoutable.

— Sir Charles Tregellis ne dépasse en rien son droit, dit Craven d’un ton ferme. Il a pris l’engagement de présenter un homme qui serait en dedans des limites d’âge convenues, et l’on me dit qu’Harrison remplit ces conditions. Vous avez trente-cinq ans passés, Harrison ?

— Quarante ans le mois prochain, monsieur.

— Très bien. Je déclare que la lutte peut s’engager.

Mais, hélas ! il y avait une autorité supérieure à celle du juge lui-même, et nous avions à subir un incident qui fut le prélude et parfois aussi la fin de bien des luttes d’autrefois.

À travers la lande était arrivé un cavalier vêtu de noir, avec des bottes de chasse à revers de basane, suivi d’un couple de grooms, et ce groupe de cavaliers se dessinait nettement au sommet des ondulations, puis