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jim harrison, boxeur

quai qu’il jeta sur la route et dans les deux sens un coup d’œil où se voyait cependant encore quelque espoir avant de monter en voiture.

J’étais assis en arrière avec Belcher. L’honorable Berkeley Craven prit place à côté de mon oncle.

La route de Crawley gagne, par une belle courbe, le plateau couvert de bruyères qui s’étend à bien des milles dans tous les sens.

Des files de piétons, pour la plupart si fatigués, si couverts de poussière qu’ils avaient évidemment fait à pied et pendant la nuit les trente milles qui les séparaient de Londres, marchaient d’un pas lourd sur les bords de la route ou coupaient au plus court en grimpant la longue pente bigarrée qui grimpait au plateau.

Un cavalier, en costume fantaisiste vert et superbement monté, attendait à la croisée des routes, et quand il eut lancé son cheval d’un coup d’éperon jusqu’à nous, je reconnus la belle figure brune et les yeux noirs et hardis de Mendoza.

— J’attends ici pour donner les renseignements officiels, Sir Charles, dit-il. C’est au bas de la route de Grinstead, à un demi-mille sur la gauche.

— Très bien, dit mon oncle, en tirant sur les rênes des juments pour prendre la route qui débouchait à cet endroit.

— Vous n’avez pas amené votre homme là-bas, remarqua Mendoza d’un air un peu soupçonneux.

— Que diable cela peut-il vous faire ? cria Belcher d’un ton furieux.

— Cela nous fait beaucoup à nous tous, car on raconte d’étranges histoires.

— Alors vous ferez bien de les garder pour vous ou vous pourriez bien vous repentir de les avoir écoutées.