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jim harrison, boxeur

sa chambre par ses agaceries. Connaissez-vous une jeune femme qui ait de l’influence sur lui ?

Mon oncle m’interrogea du regard.

— Non, je n’en connais aucune.

— Bon, nous savons qu’il en est venu une, dit Berkeley Craven. Il n’y a pas le moindre doute à ce sujet. Elle est venue conter quelque histoire touchante, quelque histoire qu’un galant jeune homme ne peut se refuser à écouter. Il est tombé dans le piège et s’est laissé attirer dans quelque endroit où les gredins l’attendaient. Nous pouvons regarder tout cela comme prouvé, je le suppose, Tregellis ?

— Je ne vois pas d’explication plus plausible, dit mon oncle.

— Eh bien alors, il est évident que ces hommes n’ont aucun intérêt à le tuer. War le leur a entendu dire. Ils n’étaient pas certains peut-être de faire à un jeune homme aussi solide assez de mal pour le mettre absolument hors d’état de se battre. Même avec un bras cassé, il aurait pu risquer la lutte : d’autres l’ont déjà fait. Il y avait trop d’argent en jeu pour qu’ils se missent dans le moindre danger. Ils lui auront sans doute donné un coup sur la tête pour l’empêcher de faire trop de résistance, puis ils l’auront emmené dans une ferme ou une étable où ils le retiendront prisonnier jusqu’à ce que l’heure de la lutte soit passée. Je vous garantis que vous le reverrez avant la nuit aussi bien portant qu’avant.

Cette théorie avait des apparences si plausibles qu’il me semblait qu’elle m’ôtait un poids de dessus le cœur, mais je vis bien qu’au point de vue de mon oncle ce n’était guère consolant.

— Je crois pouvoir dire que vous avez raison, Craven, dit-il.