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jim harrison, boxeur

n’en revint qu’à sept heures passées et un coup d’œil, jeté sur sa figure, nous apprit des nouvelles aussi sombres que celles qu’il lut sur nos figures à nous.

Nous tînmes conseil autour de la table où nous était servi un déjeuner qui ne nous tentait guère et auquel avait été invité M. Berkeley Craven, en sa qualité d’homme de bon conseil et de grande expérience en matière de sport.

Belcher était à moitié fou de voir tourner ainsi brusquement toutes les peines qu’il s’était données pour cet entraînement.

Il était incapable d’autre chose que de lancer de délirantes menaces contre Berks et ses compagnons et de leur promettre de les arranger de belle façon dès qu’il les rencontrerait.

Mon oncle restait grave et pensif. Il ne mangeait pas et tambourinait avec ses doigts sur la table.

Moi, j’avais le cœur gros, j’étais sur le point de cacher ma figure dans mes mains et de fondre en larmes, à la pensée de l’impuissance où j’étais de secourir mon ami.

M. Berkeley Craven, homme du monde à la figure florissante, était le seul d’entre nous qui parût avoir gardé à la fois, son sang-froid et son appétit.

— Voyons, la lutte devait avoir lieu à dix heures, n’est-ce pas ? demanda-t-il.

— C’était convenu ainsi.

— Je me permets de croire qu’elle aura lieu. Ne dites jamais : « c’est fini, » Tregellis. Votre champion a trois heures pour revenir.

Mon oncle hocha la tête.

— Les bandits auront trop bien accompli leur œuvre pour que cela soit possible. Je le crains, dit-il.

— Voyons, raisonnons sur la chose, dit Berkeley Craven. Une jeune femme veut tirer le jeune homme de