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jim harrison, boxeur

frenier, je tirai dehors la voiture et je fis sortir les deux juments de leurs boxes.

Il fallut une demi-heure, peut-être trois quarts d’heure, avant que tout fut en place.

Lorimer attendait déjà dans Jermyn Street avec les inévitables paniers pendant que mon oncle restait debout dans l’embrasure de la porte ouverte, vêtu de son grand habit de cheval couleur faon.

Sa figure pâle était d’un calme impassible et ne laissait rien voir des émotions tumultueuses qui se livraient bataille dans son âme.

J’en étais certain.

— Nous allons vous laisser, Lorimer. Nous aurions peut-être des difficultés à vous trouver un lit. Tenez-leur la tête, William. Montez, mon neveu. Holà ! War, qu’y a-t-il encore ?

Le boxeur accourait de toute la vitesse que lui permettait sa corpulence.

— Rien qu’un mot de plus avant votre départ, Sir Charles, dit-il tout haletant. J’ai entendu dire dans mon comptoir que les quatre hommes en question étaient partis pour Crawley à une heure.

— Très bien, War, dit mon oncle, un pied, sur le marchepied.

— Et la cote est montée à dix contre un.

— Lâchez la tête, William.

— Encore un mot, patron, un seul. Vous m’excuserez ma liberté. Mais à votre place, j’emporterais mes pistolets.

— Merci, je les ai.

La longue lanière claqua entre les oreilles du cheval de tête. Le groom s’élança à terre et l’on passa de Jermyn Street à Saint James Street et de là à Whitehall avec une rapidité qui indiquait que les vaillantes