que la face navale était tombée entre les mains de matelots indisciplinés et de chefs sans compétence.
Cette flotte mal commandée avait été rudement rejetée dans les ports par la poussée de la flotte anglaise qui avait de bons équipages bien commandés.
Elle les y avait maintenus immobiles, de sorte qu’ils n’avaient eu aucune occasion d’apprendre les choses de la mer. Leur exercice dans les ports, leur tir au canon dans les ports ne servaient à rien, quand il s’agissait de voiles à carguer, de bordées à tirer sur un vaisseau de ligne qui se balançait sur les vagues de l’Atlantique.
Quand une de leurs frégates gagnait le large et qu’elle pouvait naviguer librement un couple d’années, alors son équipage arrivait à connaître son affaire et un officier anglais pouvait espérer mettre une plume à son chapeau, lorsque avec un navire d’égale force il arrivait à lui faire amener son pavillon.
Telles étaient les opinions de ces officiers expérimentés qui les appuyaient de nombreux souvenirs de preuves multiples de la vaillance française.
Ils citaient, entre autres, la façon dont l’équipage de l’Orient avait employé ses canons de gaillard d’arrière, pendant que, sous leurs pieds, le pont était en feu et qu’ils savaient qu’ils se battaient sur une soute aux poudres prête à sauter.
On espérait en général que l’expédition des Indes Occidentales qui avait eu lieu depuis la paix, aurait donné à beaucoup de navires l’expérience de l’Océan et qu’on pourrait se hasarder à les faire sortir du Canal si la guerre venait à éclater de nouveau.
Mais recommencerait-elle ?
Nous avions dépensé des sommes fabuleuses et fait des efforts immenses pour faire fléchir la puissance de