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jim harrison, boxeur

autant de science de la mer et de talent à se débrouiller dans la conduite d’un cutter que dans celle d’un vaisseau de ligne, lorsqu’il s’agit de combattre, bien que cela ne doive pas vous rapporter un titre ni les remerciements du Parlement. Voici par exemple Hamilton, cet homme à l’air calme, à la figure pale, adossé à la colonne. C’est lui qui, avec six bateaux à rames, a coupé la retraite à la frégate l’Hermione sous la gueule de deux cents canons de côte dans le port de Puerto Caballo. C’est lui qui a attaqué douze canonnières espagnoles avec son seul petit brick et a forcé quatre d’entre elles à se rendre. Voici Walker, du Cutter la Rose, qui a attaqué trois navires corsaires français avec des équipages de cent cinquante-six hommes. Il en a coulé un, capturé un autre et forcé le troisième a la fuite. Comment allez-vous, capitaine Ball ? J’espère que vous vous portez bien ?

Deux ou trois officiers qui connaissaient mon père et qui étaient assis aux environs, rapprochèrent leurs chaises, et il se forma bientôt un petit cercle où tout le monde parlait à très haute voix et discutait sur les choses de la mer. On brandissait de longues pipes de terre à bout de tuyau rouge.

On les dirigeait vers les interlocuteurs en causant.

Mon père me chuchota à l’oreille que mon voisin était le capitaine Foley, du Goliath, qui marchait en tête à la bataille du Nil, que cet autre grand mince, roux foncé, assis en face, était Lord Cochrane, le plus hardi capitaine de frégate qu’il y eût dans la marine. Même à Friar’s Oak, on nous avait dit comment, sur son petit vaisseau le Rapide armé de quatorze petits canons, monté par cinquante-quatre hommes, il avait pris à l’abordage la frégate espagnole Gamo, montée par trois cents hommes d’équipage.